Quand il fera beau....
Je lui avais dit : je vais venir…
Je ne sais pas quand, alors ne m'attends pas. Je vais venir, c'est une promesse, pas un rendez-vous.
Ne m'attends pas. Comprenez, je n'aime pas être attendu. Je ne sais pas pourquoi... Alors oui, bien sûr, certains vont
penser que c’est par lâcheté ? Peu importe ce qu'ils pensent. Que peut-être je me donne une dernière possibilité de renoncer... Ou alors par prudence ? On ne sait jamais ce qui peut arriver et de
quoi demain sera-t-il fait... J'hésiterai loin de son banc, peut-être, je sais, c'est sûr : ça m'était déjà arrivé.
Un peu de tout cela sans doute... mêlé de la peur de décevoir par un mot, par un geste ou par un regard, et qui
n'est finalement rien d'autre que le masque d'une crainte d'être moi-même déçu... et ne pas sentir l'ampleur de la promesse.... ne pas vivre la grandeur du rendez-vous.
Enfin voilà, il fait encore froid, très froid.....
Un jour, peut-être où il fera plus chaud
J'oterai sûrement mon beau manteau
Je prendrai très tôt... le vieux chemin
A la rencontre du plus pesant destin.
Quand il fera beau....
(réécrit par Blanche Colombe).
Je ne sais pas quand ; aussi, ne m'attends pas.
Je dis je viendrai, mais ne le prends pas pour un rendez-vous. C'est une promesse. »
J’avais dit « Ne m'attends pas» : je n'aime pas être attendu. Pour quelle raison ? Je ne sais. Certains diraient par lâcheté. Mais peu m’importe. Peut-être l’ai-je fait par prudence, pour prendre du temps, me donner une ultime chance pour renoncer. Des fois, les raisons nous échappent, on ne sait pas vraiment ce qui nous pousse à agir ni ce qui peut arriver ni de quoi demain sera fait... J’irai, donc ; peut-être hésiterai-je en m’approchant de son banc, c'est même sûr : cela m’est déjà arrivé. C’est sans doute un peu de tout cela à la fois, mêlé à cette peur de décevoir au détour d’ un mot, d’ un geste ou d’un regard, tout ce qui n'est finalement rien d'autre que le reflet de cette crainte d'être déçu soi-même, de ne point sentir dans toute son ampleur la promesse, cette appréhension de ne pouvoir vivre la grandeur du rendez-vous.
Mais voilà. Il fait encore froid, trop froid...
Un jour où il fera plus doux, et plus beau, peut-être
Je me serai déjà défait de mon manteau.
Très tôt, j’emprunterai le petit chemin
Je m’avancerai , mon pas sera serein.
A moins que, soudain, au dernier moment,
je ne voie plus sur le banc qu’un bien pesant destin.