« Dites à quelle classe grammaticale appartiennent les mots soulignés ».
Tout le monde s’est déjà vu confronté à cet exercice un jour ou l’autre. Pourtant, lorsqu’on y réfléchit, bien des mots sont inclassables, comme seul par exemple. Certains le rangeront parmi les adjectifs ; on ne peut pas leur donner tort. En témoigne cet énoncé : Une femme entra, seule.
Qu’il n’en déplaise à certains, ce n’est là que son début ! Car, que faire alors de ce même terme dans Seul un homme entra? Un adverbe ? Et déjà plus personne ne s’accorde… Quelques-uns admettront le transfert de classes tandis que d’autres réfuteront ce procédé jugé impossible. Plusieurs sont catégoriques sur ce point : il existe deux seul, et tous deux appartiennent à des parties du discours différentes. Si le premier est un adjectif, le second est un adverbe. Est-ce tout ? Seul n’a-t-il d’autres natures ? Tout porte à croire que nom – excusez le calembour –, et d’ailleurs, il n’est pas le seul. Peiné par la solitude de ce mot, tout s’est senti investi d’une mission, celle de porter compagnie à ce terme sans cesse balancé d’une classe à l’autre. Seul n’est donc plus tout seul, puisque tout a eu le courage de se joindre à lui. Qu’on ne vienne pas nous dire, après cela, que les mots sont de petites natures…