Le sentiment amoureux influe grandement sur notre psychologie. Son action sur notre être s’apparente souvent à la métamorphose dans la mesure où il contribue à transformer notre regard sur la vie et sur le monde. En effet, aimer c’est se projeter en l’autre, celui qu’on aime, qu’on considère comme « sa moitié », « son âme sœur ». Dans ce sens, on peut considérer qu’aimer c’est mettre fin à un sentiment de solitude et d’isolement en retrouvant, enfin, celui ou celle qui comblera le vide ressenti au fond de l’âme et ce par sa simple présence, que dire de tout ce qu’il peut apporter de tendresse, d’affection, de dévouement, de sollicitude, de compréhension, bref de tout ce qui peut être synonyme de félicité tant recherchée. N’est-ce pas pour cela que beaucoup d’entre nous consentent à courir les plus grands risques ? La quête du bonheur n’est-elle pas à l’origine de notre quête d’amour ? Ne sommes-nous pas semblables à ces chercheurs d’or qui, épris d’aventure et d’espoirs de richesse, se lançaient dans les expéditions les plus folles, au risque de leur vie parfois, dans des milieux souvent hostiles, supportant souffrances et convoitises parce qu’ils étaient pleins d’espérances ? Mais que de sable à remuer avant de tomber sur la belle pépite ! En amour, nous sommes comme les pêcheurs de perles, d’un autre genre certes, mais nous procédons de la même manière. Comme eux nous espérons avoir la chance de tomber sur la pierre précieuse, la perle de nos rêves, la plus pure et la plus authentique. Comme eux nous prenons des risques, en plongeant la tête la première, en y allant à mains nues et même sans masque ni oxygène, comme ces pêcheurs primitifs avec parfois (ou dois-je dire souvent) l’expérience en moins. Comme eux, enfin, nous risquons d’être déçus à chaque fois en remontant à la surface et de trouver une huitre d’une banalité affligeante là où nous avons cru entrevoir la pierre la plus précieuse. Cela nous empêche-t-il de replonger? Aucunement. Jamais. Amour et espoir sont étroitement liés, l’un ne va pas sans l’autre. C’est cet espoir de bonheur envisagé comme possible qui nous permet de tout supporter, parfois même l’insupportable.
Posté par Blanche Colombe, le 11/10/2010