Ils flottaient dans l’air du soir, presque imperceptibles, ne s’attendant pas à ce qu’une oreille trop attentive les
surprenne et les recueille.
Murmurés, susurrés, ils cherchaient un écrin, un écho.
Des mots d’amour insouciants, suaves et sensuels, comme la caresse d’une main gantée de velours sur une peau
nue.
Ils allaient et venaient, d’une bouche à l’autre, s’enrobaient de douceur pour mieux se blottir et se fondre dans les
baisers de l’autre.
Ils se cachaient parfois, attendant le moment propice pour mieux réapparaître, laissant les lèvres et les souffles les
engloutir à nouveau.
Rieurs et colorés, osés, acidulés, ils virevoltaient et s'emballaient, pris d’une soudaine frénésie insatiable, portés
par le désir qui montait au fil de leurs histoires.
Ils finirent par s’éloigner et s’évaporer, faisant place à un silence complice qui les gardait au chaud, à l’abri des
indiscrétions.
Posté par Anonyme, le 30/05/2011