De nos jours, surtout avec l’apparition de l’approche communicative, la didactique des langues a revalorisé la capacité d’écriture. Elle reconnaît non seulement son importance, mais aussi la valeur formative de l’écrit. Selon l’idée répandue dans la didactique des langues étrangère, ce qui est important c’est la transmission du message. C’est pourquoi, contrairement à l’oral où le message peut être transmis par un seul mot, les gestes ou les mimiques, à l’écrit, il est essentiel de construire des phrases logiques et grammaticalement correctes pour que le message puisse être transmis. Cette situation nécessite l’analyse des erreurs commises dans les productions écrites d’étudiants afin d’y remédier. C’est parce qu’elles constituent un grand obstacle non seulement pour la transmission mais aussi pour la compréhension du message à l’écrit. Même si dans le langage courant la faute et l’erreur sont à peu près considérées comme synonymes, la notion de « faute » a été longtemps utilisée péjorativement par les didacticiens sous prétexte qu’elle est fortement marquée par une connotation religieuse. C’est pourquoi l’erreur est plus neutre dans ce contexte. Mais, dans le domaine de la didactique des langues, il existe une distinction de nature entre l’erreur et la faute. Nous essaierons de les définir en détail:
Erreur :
Au sens étymologique, le terme « erreur » qui vient du verbe latin error, de errare est considéré comme « un acte de l’esprit qui tient pour vrai ce qui est faux et inversement ; jugement, faits psychiques qui en résultent. » (Le petit Robert, 1985 : p.684) ; « un jugement contraire à la vérité » (Le petit Larousse illustré, 1972 : p.390). Il est possible de constater qu’à l’origine, les erreurs ont été définies comme un « écart par rapport à la représentation d’un fonctionnement normé » (Cuq et alii, 2003 : p.86). En didactique des langues étrangères, les erreurs «relèvent d’une méconnaissance de la règle de fonctionnement (par exemple, accorder le pluriel de “cheval” en chevals lorsqu’on ignore qu’il s’agit d’un pluriel irrégulier) » (Marquilló Larruy, 2003 : p.120). Il est donc évident qu’elles sont bien différentes des fautes.
Faute :
Étymologiquement issu du mot latin fallita, de « fallere=tromper », la faute est considérée comme « le fait de manquer, d’être en moins.» (Le petit Robert, 1985 : p.763) ; « erreur choquante, grossière, commise par ignorance » (Id., p.684) ; « le manquement au devoir, à la morale, aux règles d’une science, d’un art, etc. » (Le petit Larousse illustré, 1972 : p.420). En didactique des langues étrangères, les fautes correspondent à « des erreurs de type (lapsus) inattention/fatigue que l’apprenant peut corriger (oubli des marques de pluriel, alors que le mécanisme est maîtrisé) » (Marquilló Larruy, 2003 : p.120). Il est donc possible de dire que, dans notre quotidien, les concepts d’erreur et de faute ne sont pas suffisamment distincts l’un de l’autre, et les enseignants ont souvent tendance à les confondre.
Posté par Anonyme, le 25/04/2011