
Jean-Pierre Elkabbach, né le 29 septembre 1937 à Oran (Algérie), est un journaliste français.
Il fait ses études à l'Institut français de presse, à la Faculté des lettres de l'Université de Paris et à l'Institut d'études politiques de Paris.
D'abord journaliste à Oran, Alger et Constantine, il travaille à l'Office de radiodiffusion télévision française jusqu'en 1968, quand, pour avoir fait grève, il est mis au placard et muté à Toulouse, puis envoyé comme correspondant à Bonn.
De 1970 à 1972, il devient présentateur du journal télévisé de la Première Chaîne, puis d'Antenne 2 entre 1972 et 1974. En 1974, il présente la tranche d'information de midi de France Inter, puis il est successivement, à partir de 1975, rédacteur en chef de France Inter, rédacteur en chef à la direction de l'information de Radio France, et directeur de l'information d'Antenne 2 en 1977. En octobre 1979, il écarte Claude Sérillon de la présentation de la revue de presse de la chaîne dans laquelle ce dernier avait traité l'affaire des diamants de Bokassa. Il avait été le commentateur du couronnement de Bokassa Ier, empereur de Centrafrique en décembre 1977. De 1977 à 1981, il anime différentes émissions dont Cartes sur table avec Alain Duhamel, où Georges Marchais, secrétaire du Parti communiste lui aurait lancé : « Taisez vous, Elkabbach! ». Aucune trace de cet incident n'a pu être trouvée dans les archives de l'Institut national de l'audiovisuel, mais cette phrase restée dans les mémoires de par sa répétition systématique par les humoristes, devient emblématique, au point de devenir le titre d'un livre écrit par le journaliste et son épouse, Nicole Avril. En réalité cette phrase est un "raccourci" d'une phrase que Georges Marchais avait l'habitude de lancer dans ses interviews quand il était agacé par l'intervention hâtive d'un journaliste. Cette phrase est textuellement : "me coupez pas la parole..."... Elkabbach ou tel autre.
Jugé proche de l'ancienne majorité, il est évincé de l'antenne suite à l'élection de François Mitterrand, il rejoint Europe 1 en 1982[1], où il est successivement animateur de Découvertes jusqu'en 1987, directeur d'antenne et présentateur du 8 h -9 h de 1987 à 1988, puis directeur général adjoint en 1988.
Le 9 novembre 1990, il devient conseiller auprès du président et du directeur général de La Cinq, Yves Sabouret. Il conservera cependant à Europe 1 ses fonctions de directeur général adjoint ainsi que ses émissions. En 1991, pour cette chaîne de télévision, il animera le magazine Pile et Face et coanimera avec Pierre Géraud l'émission dominicale Dimanche, 20 h 10, Elkabbach. Il anime ensuite l'émission Repères sur France 3 de 1992 à 1993. Entre avril 1993 et juin 1994, il interviewe François Mitterrand pour le documentaire François Mitterrand : conversations avec un Président, diffusé en cinq volets après la mort du président de la République.
En décembre 1993, il est élu président de France 2 et France 3 qui deviennent France Télévisions. Contraint de partir en 1996 à la suite de la polémique sur les contrats qu'il a consentis à certains animateurs-producteurs, notamment Jean-Luc Delarue, il revient à Europe 1 pour animer l'émission L'invité du matin à 8 heures 20, toujours à l'antenne en 2008, et le Club de la presse jusqu'en juillet 2000.
Nommé conseiller spécial pour la stratégie des médias du groupe en 1990 par Jean-Luc Lagardère, il devient le 8 avril 2005Lagardère Active Broadcast, tout en conservant son émission matinale. directeur général de l'antenne d’Europe 1 et Administrateur de
De décembre 1999 à avril 2009, il est président de Public Sénat, où il anime par ailleurs Bibliothèque Médicis, une émission littéraire.
En 2005, il est nommé président d'Europe 1 par Arnaud Lagardère, président de Lagardère Media. Il est contesté au sein de sa rédaction, d'abord en février 2006, interpellé par les journalistes de la rédaction d'Europe 1, pour avoir demandé conseil à Nicolas Sarkozy avant de choisir un journaliste politique suivant le ministre de l'intérieur[5], puis, durant la campagne présidentielle de 2007, où il est accusé d'être partial en faveur du candidat de l'UMP.
Jean-Pierre Elkabach est accusé d'être trop proche du pouvoir, par exemple par l'émission satirique Les Guignols de l'info ou par Vincent Quivy dans son essai intitulé Profession : Elkabbach (l'auteur y dépeint un journaliste prêt à toutes les familiarités et à toutes les concessions pour s'attirer les grâces du pouvoir en place, signe de sa longévité dans le PAF). Pour Eric Zemmour et Christophe Barbier, Jean-Pierre Elkabach pratique un journalisme propre à une génération, où l'« allégeance » est de mise.
Après l'annonce erronée de la mort de Pascal Sevran, dans le journal de 19 heures d'Europe 1 du 21 avril 2008, qu'il considère d'abord comme « une erreur collective », il doit confirmer qu'il est l'auteur de l'information, et qu'il s'agit là d'une faute individuelle. Il doit s'expliquer devant le Conseil supérieur de l'audiovisuel, le 6 mai 2008, qui adresse une « mise en demeure » à la station. Un mois plus tard, le 3 juin, il est remplacé à la présidence d'Europe 1 par Alexandre Bompard, qui dirigeait jusqu'à présent le pôle sport de Canal+, en restant à l'antenne, et restant au sein du groupe Lagardère, nommé à la tête de Lagardère News, une structure rassemblant les médias d'information du groupe.
Le 12 mai 2009, l'ancien président français Jacques Chirac le fait officier de la Légion d'honneur.
Source : Wikipedia