Le jeu des mots ...tion
Cette fable revenait dans sa tête ; il ne pouvait réfréner le plaisir et même la volupté qu’elle lui apportait encore.
Cette fille lui avait fait vivre des moments de douceur et de passion dont sa mémoire n’arrivait pas à se débarrasser. Tout avait commencé par un flirt après plusieurs entrevues ludiques,
romantiques, sous la lune ou sous un parapluie quand le temps s’y prêtait. Dans la vieille ville, ils avaient pris plusieurs fois le funiculaire tandis que la pluie faisait scintiller les
trottoirs vides. Comme ils aimaient cela, ils laissèrent tomber tous leurs masques : convenances sociales, idées préconçues. Ils se cherchaient l’un dans l’autre, au-delà de toutes les
idéologies. Elle était langoureusement blonde, une sorte de chartreuse, échappée de son couvent, avec des décolletés affolants sur une peau pâle et rosée. Il adorait…Elle était gentille,
fantasque, réservée et il adorait ces qualités méconnue de notre temps ; Elle savait entretenir certaines tensions pour ensuite le laisser libérer sa folie sensuelle. Ils ne prirent pas vraiment
la mesure de la situation, pensant que cette aventure n’était qu’un brûlot, qui allait s’éteindre de lui-même et disparaitre. Idéologie des liaisons qu’ils avaient cru valables pour eux mais il
n’en fut rien. Et les travers de cet amour commencèrent à apparaitre. Elle chercha à lui échapper et se ferma comme une huitre, mais il eut raison de son attitude à force de patience et de
supplications. Il soliloquait d’amour, quand il ne la voyait pas, marchant à grands pas dans les rues et déclamant un amour fou et ombrageux. Il connaissait maintenant le pain amer de la passion
et il en était de même pour elle. Ils connaissaient le feu de la jalousie semblable à celui des orties, frottant encore et encore leurs cœurs. Puis ils se calmèrent mais ne se séparèrent pas pour
autant. Ils saisirent la douceur de vivre et s’installèrent en Provence, dans le pays de la lumière et des couleurs, au milieu des lavandes. Maintenait, ils s’acceptaient enfin dans la
quotidienneté de l’amour. In situs inversus, ils ne se faisaient plus la guerre et ne recherchaient plus de sensations violentes, ils se reconnaissaient et s’appréciaient de plus en plus comme on
approfondit le goût de certains mets, lentement, dans le silence et le recueillement. Ils prirent leur revanche sur l’enfer qu’ils avaient vécu en réinventant la douceur première qui les avait
unis.
Non, cette fille, ce gars, ils ne pouvaient plus faire marche arrière : ils étaient les fables l’un de l’autre alors
ils préservaient leur légende et la faisaient pérenne par leur fidélité et le renouvellement quotidien qu’ils accordaient à leur amour….Ils voulaient continuer de vivre d’espoir et de
beauté….
Je vous souhaite de vous aimer ainsi et …Promis, je raconterai votre fable…
Posté par Maya Ghalou le 29/09/2010