Le néant qu’entraîne ton absence emplit ma vie de bohémienne. Je me
perds à mesure que tu t’éloignes. Sans toi, le monde devient si immense, si vide, si froid, et moi, je demeure cette petite fille qui cherche une main plus grande, qui enveloppe la sienne, la
réchauffe et décide de sa destination. Je me rappelle encore cet instant où tu as commencé à entrouvrir ta main, puis à l’ouvrir carrément pour abandonner la mienne, et nos mains s’éloignaient
l’une de l’autre, j’ai gardé la mienne tendue afin que tu la tiennes à nouveau, mais tu t’es précipité à t’éloigner en laissant derrière toi une main orpheline qui s’est perdu dans ce vaste
monde. Ma main me ressemble, fidèle et mélancolique ; ta main, à ton image, rebelle et volage. J’avance toute seule dans ce monde neigeux. Cette blancheur qui m’éblouissait avec toi, m’aveugle
et me gèle. Elle me dévore les yeux et me glace l’esprit. J’avance mécaniquement, les mains orphelines dans les poches froides de mon jean. L’odeur du néant est si enivrante que je ne fais
aucun détour, j’avance vers le bout du monde où j’espère te retrouver, j’avance vers l’horizon, j’avance vers le firmament qui me dévore. Je ne suis plus, je n’existe plus…
Posté par Naïma, le 17/10/2011