A. [En parlant d'une chose, d'un animal] Être la propriété de quelqu'un :
1. Quelquefois il chassait à courre, montant une parfaite jument arabe
qui appartenait à sa maîtresse, sautant tout et gagnant l'estime des cavaliers les plus exigeants.
MAUROIS
2. Avant l'occupation hollandaise, ces terres appartenaient
aux Indiens mohicans.
MORAND
3. Seule la masse comprend la masse; la communauté de sentiments et de
pensées appartient aux gens du commun.
GIDE
4. Le succès de l'action appartient à celui qui joint
le maximum d'audace au maximum de préparation.
MOUNIER
1. Être au service de quelqu'un, lui être attaché :
5. ... « Nous ne reconnaissons que notre roi, nous ne reconnaissons que
notre roi, nous n'appartenons point à la nation, nous ne voulons appartenir qu'à lui » ...
MARAT
- [En parlant d'une femme] Se donner corps et âme par amour :
6. Il vouloit que Claire lui appartînt; eh! ne
s'est-elle pas donnée mille fois à lui dans son cœur?
Mme COTTIN
7. Mais c'était toujours Annette qui surgissait sur la toile. La mère
avait disparu, s'était évanouie laissant à sa place cette autre figure qui lui ressemblait étrangement. C'était la petite avec ses cheveux un peu plus clairs, son sourire un peu plus gamin, son
air un peu plus moqueur, et il sentait bien qu'il appartenait corps et âme à ce jeune être-là, comme il n'avait jamais appartenu
à l'autre, comme une barque qui coule appartient aux vagues!
MAUPASSANT
8. Il appartient à une très honorable famille, comme
tous les voleurs.
RENARD
9. Une des premières étapes de Maxence était le poste d'Aleg, petit
fortin crénelé qui couronne une faible hauteur rocheuse. Tout proche du fleuve, il appartient déjà au désert par l'aridité qu'il domine, par cet air de pauvreté
fière qui est la marque du Sahara.
PSICHARI
A. Emploi réciproque. Être l'un à l'autre :
10. Car Élisabeth, comme une amoureuse retarde son plaisir pour attendre
celui de l'autre, le doigt sur la gâchette, attendait le spasme mortel de son frère, lui criait de la rejoindre, l'appelait par son nom, guettait la minute splendide où ils
s'appartiennent dans la mort.
COCTEAU
- [Le plus souvent à la forme négative] :
11. J'ai cru aux mots sacrés qui n'ont pas de sens... J'ai cru qu'on
pouvait se donner à un homme jusqu'à ne plus s'appartenir... On reste deux êtres toujours différents... On reste soi-même... Je suis ce que je suis...
CHARDONNE
III. Emploi impersonnel.
A. Il appartient à qqn [ou à une fonction, etc., de qqn] de + inf. C'est le privilège ou la fonction de quelqu'un de... :
12. On me dit une nouvelle qui me fait un extrême plaisir. Il
appartenait à votre cœur de sentir tout le prix de l'héroïque conduite de notre excellent ami, et de justifier le sort en vous donnant à lui, en assurant ainsi à sa
vertu la récompense que Dieu lui permet sur cette terre.
Mme DE STAËL
13. Sans doute quelques réformes, peu à peu, pourront être introduites,
tant du côté du juge et de l'interrogatoire, que de celui des jurés... Il ne m'appartient pas ici d'en proposer.
GIDE
14. Il appartient aux esprits aveugles
de croire que le mal ne se découvre qu'aux misérables qui s'en laissent peu à peu dévorer.
BERNANOS