Malgré que le soir fût d'une tiédeur extrême. (Mauriac)
Malgré que me le conseillât la prudence. (Gide)
Malgré qu'il n'entrât guère en ma chambre, j'entendais souvent, la nuit, un bruit furtif qui venait jusqu'à ma porte. (Maupassant)
Malgré qu'une partie de moi-même résistât. (Barrés)
Malgré qu'il ait obtenu tous les prix de sa classe. (Fr. Mauriac)
Jamais Noé ne put si bien voir le monde que de l'arche, malgré qu'elle fût close et qu'il fît nuit sur la terre. (Proust)
« Malgré que, au sens de bien que, quoique, est proscrit par Littré, par Faguet, par Abel Hermant et par les puristes. — Cette locution, très fréquente dans la langue familière, pénètre de plus en plus dans l’usage littéraire. »
André Gide dit : « J’ai écrit, avec Proust et Barrès, et ne rougirai pas d’écrire encore : malgré que, estimant que, si l’expression était fautive hier, elle a cessé de l’être. Elle ne se confond pas avec bien que, qui n’indique qu’une résistance passive ; elle indique une opposition. »
« Malgré que », Locution conjonctive, synonyme de « bien que, quoique, encore que » est considérée comme incertaine par les puristes même suivie du subjonctif.
Ex : Il a fait beau et clair, même il faisait déjà presque chaud, malgré qu’à ces hauteurs les matinées ordinairement soient assez fraîches. (Ramuz)
« Malgré que » se rencontre avec l’indicatif dans l’usage oral :
Ex : quand elle était partie, malgré que je lui promettais toujours d'être raisonnable, je tombais dans un si morne désespoir que, chaque fois, on craignait pour ma santé. ( Leroux)
L’emploi de « malgré que », locution conjonctive, est à distinguer de « malgré qu’il en ait » qui signifie « malgré lui » / « malgré que j’en aie » c.-à-d. « malgré moi »
Remarque : Littré et les grammairiens puristes n'acceptent « malgré que » que suivie d’un pronom personnel sujet + avoir (au subjonctif.) ; contre (mon/ton…) gré ; c.-à-d. « à contre-cœur ».
Ex : Je reconnais les mérites de mon rival, malgré que j’en aie.
Ex : Malgré qu’il en ait, nous savons son secret.
Ex : Elle ne put cacher son dépit, malgré qu’elle en eût.
Posté par Majdouline Borchani, le 08/06/2011