Depuis toujours, le printemps a été tenu pour un renouveau, un grand commencement, un début. D’où son nom.
Le mot printemps, en effet, n’a rien à voir avec le nom latin de cette saison, qui était ver (prononcez ouère). Certes, on a pu dire jusqu’au XVIème siècle la
primevère, comme l’italien actuel dit primavera. Mais ce mot ne se dit plus que pour une plante (du printemps, d’ailleurs), la primevère…
C’est printemps qui l’a remporté, c’est-à-dire le prin temps, le premier temps, le début. L’initiale prin est devenue opaque. Elle provient de l’adjectif « premier ». On connaît pourtant les expressions « de primeseau » qui se dit d’une personne primesautière, et aussi « de prime abord », de premier abord, à première vue.
Le printemps est le prein temps de quoi ? Eh bien, de l’été. On en comprend les raisons. Dans la conscience populaire, il n’est véritablement que deux saisons, l’hiver et l’été. Historiquement, le printemps est donc le début, le commencement de l'été, son lever de rideau, et - si j’ose dire ici - son prime time !
(Texte basé sur les études de l'éminent linguiste Bernard Cerquenglini)