Assis là, sur son rocher,
le vénérable vieillard
dans son habit de toile brochée
jette sur ce monde un triste regard.
A la lueur du temps qui passe
Sous cette lune de glace
Il se rappelle ces temps de grâce
ou chaque chose avait sa place.
Dans ce fouillis inextricable
d'aujourd'hui, incapable
de comprendre ses semblables
il se sent tellement misérable.
Il se souvient de ces matins
réveillé par l'odeur du bon pain
qu'il grignotait avec entrain
gamin, sur les chemins.
Il se remémore ces aubes matinales
ces tablées autour d'un repas frugal
qui lui semblait pourtant un vrai régal,
mais le réchauffait si peu de la froidure hivernale
Il revoit ces douces veillées au coin de la cheminée,
lorsqu'il écoutait, émerveillé
les contes du terroir
que l'on aimait se raconter le soir.
Les larmes perlent au coin de ses yeux
au doux souvenir de sa mère au grand coeur
et de son père qu'il admirait avec ferveur
qu'il est loin cet éden du bonheur.
Chez lui ce n'était pas l'aisance
les repas n'étaient que pitance
la vie était âpre et dure
mais les hommes avaient le coeur pur.
Il se souvient de la solidarité
de ces menus gestes d'amitié et de piété
Malgré la misère c'était une terre de bonheur
C'était le monde des hommes d'honneur.
Assis là, sur son rocher,
le vénérable vieillard
dans son habit de toile brochée
jette sur ce monde un dernier regard.
Les cheveux voletant au vent
une larme glissant sur ses joues parcheminées
le vénérable vieillard d'antan
Dans un ultime soupir s'en est allé !.
FATIMA
(OCTOBRE 2012)
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