Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Le bon usage

Le bon usage

Mon blog est consacré essentiellement au bon usage de la langue française. Il est donc, spécialement conçu et destiné aux collégiens,lycéens, étudiants,et notamment aux amoureux de la langue de Molière.


Brevet d'Enseignement Moyen (9)

Publié par Fawzi Demmane sur 21 Mai 2009, 14:51pm

Catégories : #Salle des Profs.


Epreuve n°1

Bhopal, l’infinie catastrophe

Gas MIYAN pourrait être le symbole d’une lutte,… d’un drame à ne pas oublier. Mais ce jeune homme de vingt ans se tient simplement parmi les autres dans le quartier déshérité de Nawab Colony, à Bhopal (Inde). Ses joues sont déchiquetées par des boutons, et son corps chétif (1) a des difficultés à se déplacer. Quand on se met sur la pointe des pieds en face de sa maison, une construction illégale, on peut apercevoir la torchère de l’ancienne usine, l’entreprise qui a bouleversé sa vie.

Gas Miyan est né le 3 décembre 1984. Cette nuit, le ventre rond de sa mère, Champa, réjouit son père, Eshaq. Soudain, à proximité, un gaz hautement toxique s’échappe du réservoir E610 de l’usine d’Union Carbide India Limited –UCIL-, où sont produits deux pesticides, le Temik et le Sevin. De l’eau a pénétré dans la cuve et provoque une réaction chimique. Des systèmes de sécurité supposés prévenir tout désastre, pas un ne fonctionne cette nuit. Suite à un plan d’économie drastique (2), ils sont soit défaillants (3), soit en réparation… Quarante-deux tonnes de gaz se répandent alors sur la cité, une quantité deux fois supérieure au stockage maximum autorisé.

Le gaz atteint les premières habitations. Champa et Eshaq entendent des cris, les voisins toussent, les yeux deviennent brûlants. Beaucoup de personnes meurent immédiatement dans leur lit, un épais brouillard gomme les environs, la ville entière suffoque (4) dans la rue. Champa et Eshaq se perdent. Enceinte et parvenue à terme, Champa court vers le Ghandi Ladies Hospital. A bout de souffle, assaillie de douleurs au ventre, elle s’arrête en chemin et accouche au bord de la route. Un enfant naît dans la fureur de la plus grande catastrophe chimique au monde. Ne sachant comment l’appeler, ses parents nomment leur fils…« Gaz »-« Gas Miyan »…

Gas fait partie des 500 000 vies abîmées par cette catastrophe. Des milliers d’autres ont été emportées. Gas n’a jamais travaillé, son insuffisance respiratoire l’empêchant d’effectuer un labeur (5) physique. Il n’étudie pas parce que sa famille n’a pas d’argent. Il dit ne pas avoir encore décidé ce qu’il allait faire plus tard, mais Union Carbide a terriblement réduit (5) le champ des avenirs possibles. « S’il n’y avait pas eu cette catastrophe, dit-il, je serais aujourd’hui en bonne santé et pourrais nourrir ma famille. »

Olivier Bailly, Bhopal, L’infinie catastrophe, Manière de voir, juin/juillet 2005.

(1) chétif : maigre.

(2) drastique : sévère (on a voulu limiter les dépenses même là où c’était dangereux).

(3) défaillant : qui ne fonctionne pas correctement.

(4) suffoquer : respirer difficilement.

(5) labeur : travail.

 

Questions

Compréhension de l’écrit

1- Qui parle dans ce texte ? -Gas Miyan. – Champa et Eshaq. – Un journaliste.

Choisis la bonne réponse.

2- Gas Miyan est : - une des victimes d’une catastrophe. – un des témoins d’une catastrophe. – un des responsables d’une catastrophe.

Choisis la bonne réponse.

3- Qui est responsable de la catastrophe ?

4-Pour quelles raisons (deux raisons) la catastrophe a-t-elle eu lieu ?

5- Gas Miyan est-il né avant, pendant ou après la catastrophe ?

6- Est-il est né à la maison, à l’hôpital (le Ghandi Ladies Hospital) ou dans la rue ?

7- Que produisait l’ancienne usine qui a bouleversé sa vie ?

8- Le but de l’auteur est de :

- raconter la vie d’un jeune Indien qui n’étudie pas et qui ne peut pas travailler.

– dénoncer une entreprise qui a causé la plus grande catastrophe chimique au monde.

– expliquer pourquoi ce jeune homme s’appelle Gas (gaz en anglais).

Choisis la bonne réponse.

9- « Gas n’a jamais travaillé, son insuffisance respiratoire l’empêchant d’effectuer un labeur physique. »

Cette phrase contient un rapport de cause. Récris-la en utilisant une autre expression de la cause.

10- Quel est le sujet de chacun des verbes suivants ? « réjouit » et « sont produits » (2ème et 4ème lignes du 1er paragraphe).

11- « S’il n’y avait pas eu cette catastrophe, dit-il, je serais aujourd’hui en bonne santé et pourrais nourrir ma famille.»

Récris cette phrase au style indirect.

12- « Enceinte et parvenue à terme….. accouche au bord de la route. »

Récris ce passage au passé simple.

Production écrite :

Rédige un texte d’une dizaine de lignes dans lequel tu feras parler Gas Miyan pour lui faire dire ce qu’il pense de sa situation.

 

Epreuve n°2

Georges Amado, un écrivain brésilien, raconte la vie des Capitaines des Sables, un groupe d’enfants abandonnés qui vivent dans un entrepôt sur une des plages de Bahia, une grande ville du Brésil. Ces enfants, qui vivaient de vol et de trafics divers, avaient une très mauvaise réputation. Dans ce roman, l’auteur veut montrer que ces enfants, qui sont plutôt des victimes de la pauvreté, gardent certaines qualités.

Joào-José, le Professeur, depuis le jour où il déroba un livre d’histoire sur l’étagère d’une maison de la Barra, était passé maître en ces sortes de vol. Jamais cependant il ne vendit les livres qui allaient s’empilant dans un coin de l’entrepôt, sous des briques, pour que les rats ne les rongent pas.

Il les lisait tous avec une soif qui tenait de la fièvre. Il aimait savoir des choses, et c’était lui qui, bien des nuits, racontait aux autres des histoires d’aventuriers, de marins, de personnages héroïques et légendaires, histoires qui aiguillaient ces yeux vifs vers la mer ou vers les montées de la ville, dans une soif d’aventures et d’héroïsme. Joào-José était le seul d’entre eux qui lisait correctement, et cependant il n’avait été à l’école qu’un an et demi. Mais l’exercice quotidien de la lecture avait éveillé complètement son imagination, et peut-être était-il le seul qui eût une certaine conscience de ce qu’il y avait d’héroïque dans leurs vies.

Ce savoir, cette vocation de conteur le firent respecter des Capitaines des Sables, bien qu’il fût menu, maigre et triste, ses cheveux bruns tombant sur ses yeux rétrécis de myope. On l’avait surnommé le Professeur parce qu’en racontant les histoires qu’il lisait et beaucoup d’autres qu’il imaginait, il avait le grand et mystérieux pouvoir de les transporter en des mondes divers, il avait le pouvoir de faire briller les yeux vifs des Capitaines des Sables, comme, seules, brillent les étoiles de la nuit de Bahia.

Jorge Amado, Capitaines des Sables, Gallimard, 1986. p. 26.

Questions

Compréhension de l’écrit

1- Qui est Joao-José ? – Un professeur d’histoire ? – Un auteur de contes ? – Un voleur de livres ? Choisis la bonne réponse.

2- « il était passé maître en ces sortes de vol. » L’expression soulignée signifie qu’il était devenu : - professeur. – expert. – important. Choisis la bonne réponse.

3- Relève dans le texte deux expressions qui montrent que Joao-José vit dans la misère.

4- Comment Joao-José a-t-il appris à lire ?

5- Joao-José aime-t-il la lecture ? Quelle est l’expression qui le montre le plus dans le texte ?

6- Relève dans le texte le passage qui le décrit physiquement.

7- Est-ce pour sa force physique que les Capitaines des Sables le respectaient ? Sinon, pour quelle raison était-il respecté ?

8- Donne un titre au texte.

9- «… l’exercice quotidien de la lecture avait éveillé complètement son imagination. »

- A quel temps le verbe de cette phrase est-il conjugué ?

- Récris la phrase à la voix passive.

10- « Il les lisait tous avec une soif qui tenait de la fièvre. »

- Récris cette phrase en remplaçant la subordonnée relative par un adjectif.

11- « Il aimait savoir des choses, et c’était lui qui, bien des nuits, racontait aux autres des histoires d’aventuriers… » Récris cette phrase en remplaçant le sujet « il » par « Maria et Paola ».

Production écrite

Parmi tes camarades d’école ou les enfants de ton quartier, il y en a un qui connaît beaucoup d’histoires, qui sait les raconter et qui attire les enfants autour de lui. Décris-le en une dizaine de lignes.

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article

Archives

Nous sommes sociaux !

Articles récents