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Le bon usage

Le bon usage

Mon blog est consacré essentiellement au bon usage de la langue française. Il est donc, spécialement conçu et destiné aux collégiens,lycéens, étudiants,et notamment aux amoureux de la langue de Molière.


Enseignement des métaphores (suite 1)

Publié par Fawzi Demmane sur 11 Avril 2011, 08:59am

Catégories : #Salle des Profs.

 

 

I- Quinze activités

 

1.Jeux de découverte

 

Il n’est pas évident que tous les élèves puissent reconnaître la comparaison et surtout la métaphore.

Exercices de préparation :

Simuler des animaux

L’exercice consiste à ce que les élèves se mettent en groupe de deux et s’entraînent à se déplacer comme un animal qu’ils choisissent. Une fois bien entraîné, le groupe joue devant les camarades qui doivent dire comment leur camarade se déplace :

  • Il se déplace comme un lion, un guépard, un chat, etc.
  • Elle rampe comme une vipère.

Au lieu du déplacement on pourrait choisir la voix :

  • Il hurle comme un ...
  • Il pousse des cris comme ...
  • Il gémit comme...

On peut aussi exprimer comment l’autre est au toucher :

  • Lisse comme la peau d’un lapin.

Les élèves peuvent très bien discuter en danois, l’essentiel est qu’ils puissent découvrir les figures pour pouvoir ensuite en faire usage dans leur expression écrite.

Ils peuvent aussi discuter des différents éléments qui forment les figures : le comparant, le comparé, le moyen utilisé et les propriétés mises en relief - le focus- et pour cela nous proposons l’exercice suivant :

Structure des figures

À partir de métaphores et de comparaisons essayer de reconnaître la structure, les ressemblances et les différences.

  • Cette femme est une perle
  • Il a des yeux de hibou
  • Elle est superbement bronzée
  • Ces jeunes sont des démons
  • Il est rusé comme un renard.
Cochez Vrai ou Faux

Dans une grille, présenter une dizaine de phrases dont certaines sont des figures et d’autres non. Les élèves doivent cocher Vrai ou faux.
Discuter ensuite les résultats. Voici un exemple :

Vrai /Faux

  • La lune marche sur le pré,
  • Tout doucement, les yeux baissés.
  • Les fleurs nouvelles que je rêve.
  • Il court pour rattraper ses camarades.
  • Comme les chats rétifs qui chassent dans les cours.
  • Le tonnerre et la pluie ont fait un tel ravage.
  • Tu me hantes tous les jours sur les trottoirs que tu parcours,
  • Ma jeunesse ne fut qu’un ténébreux orage.
  • Silence ! dit le serpent, quand c’est moi qui siffle !
  • Sa tête de melon est couverte d’un chapeau.
  • Ce sont ces garçons qui manquent.
A partir d’un poème

Ma jeunesse ne fut qu’un ténébreux orage,
Traversé çà et là par de brillants soleils !
Le tonnerre et la pluie ont fait un tel ravage,
Qu’il reste en mon jardin bien peu de fruits vermeils.

Voilà que j’ai touché l’automne des idées,
Et qu’il faut employer la pelle et les râteaux
Pour rassembler à neuf les terres inondées,
Où l’eau creuse des trous grands comme des tombeaux.

Et qui sait si les fleurs nouvelles que je rêve
Trouveront dans ce sol lavé comme une grève
Le mystique aliment qui ferait leur vigueur ?

Ô douleur ! ô douleur ! Le Temps mange la vie,
Et l’obscur Ennemi qui nous ronge le cœur
Du sang que nous perdons croît et se fortifie !


Charles Baudelaire. Les Fleurs du mal, 1857


Nommer la figure de style : relever les termes concernés, dire de quelle figure de style il s’agit.


- "des trous grands comme des tombeaux" : c’est une comparaison.
Expliquer la figure de style, la décomposer : dire comment elle est construite :
- Le comparant : tombeaux. Le comparé : trous. Focus : la dimension

- "les fleurs nouvelles que je rêve" : c’est une métaphore.
Expliquer la figure de style, la décomposer : dire comment elle est construite :
- Le comparant « les fleurs » remplace le comparé « idée » qui est implicite.
Dire pourquoi l’auteur utilise ce procédé, ce qu’il cherche à produire comme effet sur le lecteur.
En utilisant un terme pour un autre, l’auteur évoque quelque chose qui est attirant, avec odeur et couleur « les fleurs » pour inspirer l’amour des idées.


Il est important de rappeler que le but de cet exercice de découverte est de mettre l’accent sur les différents composants de nos figures et sur le rôle qu’ils jouent dans la construction de chaque figure.


1. La comparaison : un comparant, un comparé, un outil de comparaison, un point commun ( le focus ) ; seul le point commun est en général implicite, et c’est donc ce qu’il faudra élucider en lecture méthodique.


2. La métaphore : le comparé est en général implicite. C’est lui qu’il faudra trouver et nommer.
Remarque : la poésie est un support très important d’apprentissage des figures. Les élèves sont des adolescents ou des jeunes qui se découvrent, qui se posent des questions sur la vie, le monde, les relations entre les différents êtres vivants, sur les sentiments et le devenir de tout cela et c’est là que la poésie et les chansons puisent leurs thèmes.


A partir d’une nouvelle

 

« La femme adultère », A. Camus, L’exil et le royaume,Gallimard, 1957

-  « ...il lui semblait qu’elle voyageait depuis des jours avec cette escorte muette. » P.12
Le mari de Janine la regarde et nous la voyons à travers ses yeux, les Arabes « qui faisaient mine de dormir, enfouis dans leurs burnous »...leur silence, les fait prendre pour « une escorte muette », ce n’est pas un éloge puisque ce silence pèse sur Janine.
- « Des trous de lumière s’ouvraient dans le paysage noyé de poussière. » P.12
pour parler des phares de l’autocar dans la brume.
- « Mais elle le voyait encore le soldat français, long et mince, si mince, avec sa vareuse ajustée, qu’il paraissait bâti dans une matière sèche et friable, un mélange de sable et d’os. » p.14.
Le mélange naturel est entre chair et os, ici la chair est comparée au sable.
- « Le désert....seulement la pierre, la pierre partout, dans le ciel où régnait encore, crissante et froide, la seule poussière de pierre, comme sur le sol où poussaient seulement, entre les pierres, des graminées sèches. » p.16.
La poussière des pierres est comparée aux graminées sèches, le point commun est que les graminées sèches ont des fruits farineux comme la poussière quand on les touche.
- « des enfants en burnous, tournant sur eux-mêmes comme des toupies. » p.18
-  « ...entourée de visages qui semblaient taillés dans l’os et le cuir » p.18.
Cette fois l’os et le cuir pour parler des visages arabes bronzés.
- « Elle imaginait, derrière les murs, une mer de palmiers droits et flexibles, moutonnants dans la tempête. rien ne ressemblait à ce qu’elle attendait, mais ces vagues invisibles rafraîchissaient ses yeux fatigués. »p19
On peut comparer cette figure à celle des chevaux de frise d‘Apollinaire.
- « Ils se prennent pour le bon Dieu » p. 23
- « Au-dessus du désert, le silence était vaste comme l’espace. » p.26.
Remarquons que le silence s’adresse au sens auditif et que l’espace s’adresse au sens de la vue.
- « En même temps, au cœur d’une femme que le hasard seul amenait là, un nœud que les années, l’habitude et l’ennui avaient serré, se dénouait lentement »p.27
« le complexe » est comparé au nœud.

A partir d’une publicité

Les slogans publicitaires sont une matière très riche en figures.

« On s’intéresse ici à une publicité concernant un site d’enchères en ligne. L’argument publicitaire repose sur une métaphore qui est ici celle de la procréation, et en particulier celle de la rencontre des spermatozoïdes, figurés ici sous forme de souris, et de l’ovule. On fait ainsi valoir l’argument, le slogan du site “que le meilleur l’emporte” en le rattachant à la concurrence effroyable que se livrent les gamètes mâles pour féconder l’ovule. »
Le domaine de l’informatique est comparé à celui de spermatozoïdes. Le site est comparé au meilleur des spermatozoïdes.


« On cherche ici à louer les qualités d’une voiture. Pour ce faire, on traduit en image une métaphore filée de la langue, à savoir “il pleut des hallebardes”.
L’automobile ne semble guère entravée dans sa progression, le constructeur, par le recours à la métaphore valorise ainsi les qualités du véhicule, et en particulier sa tenue de route. »

L’expression familière veut dire qu’il pleut à verse, mais celui qui a conçu cette publicité voulait passer par cette expression pour arriver au fait que ce véhicule, même s’il pleut à verse, tient bien sûr la route.


L’enseignant présente une publicité, que ce soit sur le net, à la télé ou dans une revue. Après avoir étudié les éléments qui composent la publicité (texte, éléments sonores ou visuels), les élèves doivent répondre aux questions suivantes :
- De quelle figure s’agit-il ?
- Comment la figure est constituée ?

Les élèves peuvent aussi penser à construire des publicités en passant par des métaphores.

A partir d’un jeu de société

Voilà un jeu de société que nous empruntons au site suivant : http://www.sasked.gov.sk.ca/docs/francais/fransk/fran/unites_modeles/poet/fiche33.html

Jeu de société pour comprendre les figures de style

Comprendre et utiliser le vocabulaire, les structures et les formes d’expression qui caractérisent le domaine d’étude est un des grands buts de la communication en tant qu’AEC. Des activités ludiques peuvent faciliter et motiver cet apprentissage

Si les élèves s’intéressent aux figures de style, construire ce jeu en collant les définitions suivantes au centre d’une grande feuille de carton et les exemples dans des cases tout autour pour faire un chemin comme un jeu de l’oie. Quand ils tombent sur une case, ils doivent deviner de quelle figure de style il s’agit. Il y a plusieurs réponses possibles qui sont données à la fiche 33a. (voir le site)

Fabrication du jeu

- Coller au centre d’une grande feuille de carton les deux pages portant la description des figures de style.
- Découper des extraits de poèmes et les coller tout autour du jeu. Illustrer les figures de style avec des illustrations découpées dans des pages publicitaires de revues qui représentent souvent ces figures de style en images ou en photos.
- Coller le règlement et les réponses sur des cartons qui seront plastifiés.

Règles du jeu : Figure de style

En jouant à « Figure de style », vous apprendrez beaucoup de choses sur les trucs de la poésie, de la publicité et des bons écrivains. Les écrivains et même les autres artistes (peintres, sculpteurs, musiciennes, informaticiens) utilisent ces figures de style pour faire passer de façon frappante un message qu’il serait très long et très difficile d’expliquer en s’exprimant normalement.

Matériel
La planche et un dé

Présentation Au milieu de la planche, il y a 6 figures de style. Les extraits de poèmes tout autour de la planche sont des exemples de ces figures de style. Certains peuvent même en contenir 4 !

Règlement

Les joueurs On peut jouer tout seul ou en équipe ; une personne aura les réponses, ce sera l’arbitre.
Déplacement Pour jouer, commencer par la case en haut à gauche, lancer le dé et déplacer le pion du nombre de cases indiqué par le dé.
Points Quand vous arrivez sur la case,
- si vous pouvez dire de quelle figure de style il s’agit, vous marquez un point
- si personne n’a encore donné cette réponse, marquez deux points
- si vous donnez une mauvaise réponse, dommage ! pas de points.
Fin du jeu Le jeu continue jusqu’à ce qu’un des joueurs revienne exactement sur la case de départ. Le joueur ou l’équipe qui a le plus de points gagne.
2. Exercice de substitution

Comparaisons :

- Ce garçon est gros comme une montagne.
- Ses yeux sont comme des perles luisantes.
- Comme un lion blessé, il est resté debout.
- Il est bavard comme une pie.
- Il est têtu comme une mule.
- Lent comme une tortue.

Métaphores :

- Ses cheveux sont des rubans d’or.
- Ses yeux sont des bijoux brillants.
- Il est le sucre dans le gâteau.
- Sa tête de melon est couverte d’un chapeau.
- Un renard vient de passer.

Les élèves doivent trouver d’autres qualifications, (adjectifs) ensuite d’autres comparants (substantifs).

L’exercice de substitution est un exercice structurel très enrichissant, il donne l’occasion de passer d’une catégorie à une autre et d’une propriété à une autre. Dans l’exemple :
« Ce garçon est gros comme une montagne. » La comparaison est établie entre deux éléments appartenant à deux catégories différentes : entre un humain et un inanimé.

Si on choisit de substituer la catégorie animale à celle de « - animé », les élèves seraient appelés à choisir parmi les animaux ceux qui présentent la propriété établie par l’adjectif gros, on pourrait penser à l’éléphant, à l’ours, au veau, etc.

Dans la comparaison suivante : Les têtes sont hautes comme les balcons des immeubles (Le Clézio )
Les balcons des immeubles pourraient être remplacés par : les branches des arbres, les toits des maisons, les antennes paraboliques.
Les perles luisantes par : un jeu de bille, des yeux de chat, des bijoux brillants.

On peut penser à comparer les yeux d’une personne à ceux d’un animal comme dans l’exemple suivant :
« L’œil qui le regarde est comme celui d’un tigre » V. Hugo, Les Misérables.

À partir des métaphores suivantes :
- Des rubans d’or (pour parler des cheveux)
- Du sucre dans un gâteau. (pour parler d’une personne)
- Des jambes de gazelle (pour des jambes de fille).

Les rubans d’or pourraient être remplacés par des fils de soie, des rayons solaires ou bien des feuilles de saule.
Le sucre par un fruit quelconque, et la gazelle par la girafe ou un autre animal, par le tronc d’un arbre quelconque.

Dans l’exemple « je suis le caillou d’or » de V. Hugo, les élèves peuvent arriver à plusieurs constructions de ce genre :
« Or » pourrait être remplacé par une couleur : Blanc, noir, jaune, etc. ou bien un aspect grand, petit ou une qualité : rare.

Ainsi, l’attention des élèves sera attirée sur le fait que lorsque nous écrivons, nous focalisons sur une propriété ou plusieurs, ce focus est bien celui qui nous permet de raccrocher deux éléments appartenant à deux catégories différentes.

Quand la substitution porte sur les adjectifs qui participent à la description, elle permet de les classer.
Si on prend les couleurs comme exemple, on peut les classer par thème : le noir pour la tristesse et le pessimisme, le blanc pour la pureté, la propreté et l’innocence, etc.
L’enseignant sera appelé à aider les élèves en attirant leur attention sur le fait que les couleurs sont associées à des phénomènes culturels qui varient selon le temps et l’espace.
L’utilisation des formes dans les figures est aussi intéressante que celle des couleurs :
Il est plat comme une ligne horizontale ou bien droit comme une ligne verticale : la verticale évoque la vérité et la rigidité alors que l’horizontale évoque la tranquillité et le calme. En discutant cette symbolique avec les élèves, on les aide à mieux utiliser les formes et les couleurs.

Pour enrichir cet exercice de substitution, il faudrait le faire précéder par un exercice de description des peintures et des formes, le portrait, etc. .
Des exercices de lecture de textes comportant des descriptions avec usage de comparaisons ou de métaphores.

3. Jeu de description

L’exercice le plus spontané auquel on peut penser est celui de la description où les élèves sont appelés à faire un portrait ou à décrire une situation quelconque. On peut demander aux élèves de faire un portrait en utilisant un certain nombre de comparaisons ou de métaphores, deux ou trois par exemple. On pourrait enrichir une description par un exercice d’expansion des phrases par des figures.
L’enrichissement peut porter sur plusieurs éléments :

- les adjectifs dans la comparaison :
Il s’agit de trouver un adjectif et deux substantifs et les relier par « comme ».
Noir, un livre, un piano : ce livre est noir comme un piano.

Une liste pourrait comporter les adjectifs suivants :
Beau, vieux, long, étroit, rapide, dangereux, calme, féroce.
Et les substantifs suivants :
Un virage, un village, un chien, une rivière, une ville, une route, une vipère, une voiture, une feuille, un enfant.

Quand les élèves sont appelés à composer, on obtient des constructions du genre :

  • Un vieux chien comme notre ville.
  • Une route dangereuse comme une vipère.
  • Un enfant rapide comme une voiture.

Dans Le Comte de Monte-Cristo, Alexandre Dumas décrit l’emplacement d’une maison :

" La maison choisie par Ali, et qui devait servir de résidence de ville à Monte-cristo, était située à droite, en montant les champs-Élysée, placée entre cour et jardin ; un massif fort touffu, qui s’élevait au milieu de la cour, masquait une partie de la façade ; autour de ce massif s’avançaient, pareilles à deux bras, deux allées, qui, s’étendaient à droite et à gauche, amenaient, à partir de la grille, les voitures à double perron supportant à chaque marche un vase de porcelaine plein de fleurs."

Ce texte peut-être comme bien d’autre un exemple à suivre pour réussir la description, par chaque élève de sa maison ou d’une autre.

La similitude pourrait être remarquée entre une personne et un être quelconque appartenant à une autre catégorie ou une action exécutée dans un domaine et une autre exécutée dans un autre : « Il pouvait le descendre à distance, comme au tir au pigeon. » Claude Couchay, Retour à Malaveil.

Il a filé tel l’éclair.
Il s’occupe de lui telle une mère.
Comme une effroyable étoile !

V. Hugo. Les Misérables.

Il la regardait comme une brebis regarderait l’œil d’un tigre. V. Hugo, Les Misérables.
Son regard est pareil au regard des statues. Paul Verlaine, Mon rêve familier.

Voilà quelques expressions empruntées à V. Hugo – Les Misérables – et qu’on pourrait utiliser comme comparés :
- Marcher rapidement.
- Parler entre ses dents.
- Jeter son regard vers…
- Il frissonne.
- Il retombe dans le poignant dilemme qui était dans sa rêverie.
- Son regard devint effaré et fixe et s’empreignit peu à peu d’épouvante.

Nous pouvons structurer les descriptions de manière à choisir des comparés concrets et d’autres abstraits, le concret est ce qui peut être perçu par les sens. Nous établissons des relations entre ce qui est perçu par l’ouïe, la vue ou le toucher par exemple et d’autres situations concrètes que nous estimons similaires. Nous pouvons en réalité aussi aller de ce qui est abstrait à ce qui est concret et inversement. Référant à une qualité ou une façon d’être, le mot abstrait n’est pas directement perçu par les sens : l’aide, la fatigue, l’amour. Le comparé peut donc être concret comme il peut être abstrait. Nous pouvons penser à des formes, des couleurs, des parfums comme nous pouvons penser à des positions ( le milieu, le côté ...) . Les comparaisons peuvent être canalisées dans des domaines particuliers : animal, plante etc.

Un exercice complémentaire pourrait être celui de compléter des comparaisons :
Choisir une couleur, une forme, un aspect ou une qualité et demander aux élèves tout en utilisant « comme » de construire une comparaison.
- Blanc comme.......
- Gros comme
- Vif comme....
- Curieux comme...

4. L’emploi des pronoms démonstratifs dans des métaphores

Les pronoms démonstratifs dans des métaphores : ce, cet, cette, etc. sont des outils incomparables : Ces chiens abandonnés sans colliers, pour des enfants errant dans les rues.
Ce grand monstre n’est que l’enfant du voisin.

Dans cet exercice, il s’agit de donner aux élèves des listes d’animaux et d’adjectifs. Les élèves doivent choisir un camarade ou un personnage connu, construire une métaphore à partir d’un pronom démonstratif, un adjectif, un animal et un comparé implicite qu’ils dévoilent si leurs camarades n’arrivent pas à le reconnaître.

Un exercice complémentaire pourrait être celui de présenter aux élèves deux listes : l’une comporte des adjectifs qui renvoient à des sentiments, des émotions et des qualités, l’autre comporte des noms de personnes, de choses ou de comportements.
Les élèves devront relier un mot de la première liste avec un mot de la deuxième tout en utilisant un pronom démonstratif.

Fille amusant
Garçon agréable
Ecole joyeuse
Amour fin
Travail vif
5. L’étude du portrait

Exemple : Paul et Virginie de Bernardin de Saint-Pierre

Quand les élèves observent le portrait, nous devons les orienter pour qu’ils puissent découvrir l’organisation des éléments dans ce portrait : il faudra procéder par méthode où l’accent sera mis au début sur chaque personnage tout seul, ensuite nous pouvons procéder à la comparaison qui est le but de l’exercice. En effet après avoir décrit chaque personnage, nous pouvons trouver les attributs qui leur sont communs.

Dans les deux portraits, c’est l’aspect physique, le regard notamment, qui est valorisé : la féminité chez l’une, la virilité chez l’autre. Tout en procédant à la comparaison physique, nous pouvons attirer l’attention des élèves sur les correspondances qui pourraient exister entre les deux personnages d’une part et des animaux d’autre part : un poisson, une otarie, un phoque, etc. Nous pouvons penser aux différentes manières de regarder : le regard pensif, profond, faible, méchant, tendre, etc. et chercher à trouver chez des animaux des regards similaires.

6. L’étude d’une sculpture

Après avoir vu une sculpture, en ville, dans un musée, sur le web ou en classe pourquoi pas ?
Les élèves sont invités à exprimer leurs impressions et établir des comparaisons avec d’autres domaines.
Les sculptures interprètent la culture des sculpteurs, elles présentent l’occasion de parler du contexte et de la culture.

Nous proposons le site suivant qui présente plusieurs sculpteurs et quelques-unes de leurs œuvres. L’enseignant pourra s’informer sur une sculpture, essayer lui-même d’abord de s’interroger sur le sens figuré qu’elle porte, définir ses impressions et ses remarques.
Ensuite, préparer une série de questions pour animer le dialogue et guider les élèves dans leur découverte de la sculpture.
Voilà une adresse incontournable : www.galerie-de-crecy.com/lessculpteurs.htm

7. Les verbes dans la métaphore

Il s’agit de choisir un verbe qui exprime par exemple une action humaine et de l’employer pour exprimer un état de chose inerte ou une action de non humains.
Quelques rides couraient au coin des yeux.
une légère brise se glissa dans la chambre « pour parler d’une personne qui entre doucement dans une chambre »

Les verbes glisser et courir sont un bon exemple qu’on peut employer dans de différentes situations, on peut penser à des verbes comme : se plier, se tordre, se répandre, disparaître, partir, paraître, se coucher, bref, tous les verbes qui expriment une action peuvent être utilisés dans cet exercice.

- Le serpent s’est plié dans le lit : pour décrire une personne qui fait de même dans son lit à cause du froid ou simplement par habitude.
- Le chat est parti. Pour dire que ce qui se passe est à cause de l’absence du responsable. (Quand le chat n’est plus là, les souris dansent.)
- Le mal se répand. Pour une maladie contagieuse qui est en train de prendre du terrain.
- La couleur disparaît de sa tête. Pour dire que les cheveux deviennent gris.

8. La comparaison sans sens

Cet exercice consiste à donner aux élèves une liste à quatre colonnes :

adverbe GN verbes GN

Les colonnes sont vides et dans un même groupe de quatre élèves par exemple, il s’agit de remplir les colonnes sans que les autres connaissent le contenu et de construire des comparaisons en utilisant « comme ». Le résultat peut ressembler dans la première étape au tableau suivant :

adverbe GN verbes GN
Gentiment La radio Danser Une fenêtre
rapidement Les enfants écrire Un pot
lentement le chien Se coucher Un travailleur
directement nos voisins réciter Un lac

Et puis les élèves sont appelés à composer d’une manière automatique, on obtient alors :

- La radio danse gentiment, comme une fenêtre.
- Les enfants écrivent rapidement comme un pot.
- Le chien se couche lentement comme un travailleur.
- Nos voisins récitent directement comme un lac.

Si on demande aux élèves d’améliorer ces compositions tout en changeant le moins possible, on peut obtenir les comparaisons suivantes et qui sont acceptables :

- La radio danse comme une fenêtre danserait dans un tremblement de terre.
- Les enfants écrivent rapidement comme des secrétaires.
- Le chien se couche lentement comme un travailleur fatigué.
- Nos voisins récitent directement comme des chanteurs.

Cet exercice peut paraître un peu absurde, mais il est attrayant, les élèves aiment bien déclencher leur fantaisie et c’est important quand il s’agit de sensibiliser par le biais de l’emploi des figures.

Pour avoir des comparaisons correctes et expressives, il serait important à partir des exemples obtenus de demander aux élèves de changer le plus possible d’éléments :

- La radio présente des informations, c’est comme une fenêtre ouverte sur le monde.
- Les enfants écrivent rapidement comme un pot tournant entre les mains du potier.
- Le chien se couche rapidement comme un travailleur fatigué.
- Nos voisins chantent comme des vrais chanteurs.

Nous voyons comment à partir d’exemples absurdes nous pouvons arriver à des comparaisons porteuses de messages.

9. La chanson

Les élèves sont des adolescents qui se découvrent, qui se posent des questions sur la vie, le monde, les relations entre les différents êtres vivants, sur les sentiments et le devenir de tout cela. C’est là que la poésie et les chansons puisent leurs thèmes.

Ces élèves doivent avoir accès à la chanson française comme ils ont accès à la culture américaine et anglaise, ne serait-ce que par raison de contrepoids, pour former des gens équilibrés. Les élèves seront appelés à découvrir les messages et le style qui les véhicule ; et surtout l’emploi des figures de style qui à mon sens joue un rôle important dans la stimulation du sens de l’analogie que les élèves utiliseront dans cet exercice et dans d’autres.

Quand on organise une activité autour d’une chanson, les élèves ont l’occasion d’écouter un texte choisi par l’enseignant, un texte qui répond à leurs besoins et leurs goûts. Le site de TV5 comporte une infinité de propositions et plusieurs fiches pédagogiques sont à la disposition de l’enseignant. www.TV5.org

Nous proposons aussi :
- www.filtronique-son-or.com/chanson
- www.chorus-chanson.fr
- www.perso.wanadoo.fr/dancy.sound/paroles (paroles et karaoké)
- http://paroles.net
- www.rfimusic.com/fr
- www.archambaut.ca
- www.adisq.com

Le plus important est que les élèves soient en mesure d’exprimer leurs impressions et pensées après avoir écouté une chanson. La démarche qui mettrait l’accent sur les figures de style peut comporter les étapes suivantes :
- Écoute collective.
- Écoute individuelle.
- Partager les pensées et les impressions avec les autres.
- Écouter la chanson une autre fois.
- Explications des figures l’une après l’autre. (Les identifier, les apprécier et les comprendre)
- En groupe, les élèves créent des collages se rapportant à la figure/ la chanson.
- Circuler pendant le travail et aider les élèves dans leur expression française.

En choisissant les chansons, il ne faut pas tomber dans le piège de la comparaison graduée où les comparaisons sont faites entre deux éléments appartenant au même domaine. Les enseignants peuvent consulter le site Web suivant : www.leplaisirdapprendre.com Le site comporte plusieurs chansons avec fiches pédagogiques.

Il serait aussi intéressant de pouvoir comparer des figures dans deux chansons ou dans une chanson française et une chanson danoise. Pour guider cette comparaison, il faudra préparer une fiche de comparaison.

10. Les aveugles, l’espace et le toucher

C’est un exercice d’expression orale où il s’agit d’appréhender un objet avec des yeux bandés. Les élèves peuvent eux-mêmes apporter des objets non identifiés par leurs camarades. L’exercice consiste à utiliser le toucher pour se faire une idée de l’objet touché. L’emploi des comparaisons est inévitable quand l’élève ne découvre pas dès le début l’objet.

Au lieu d’objet présent, on demanderait à l’élève qui a le bandeau sur les yeux de décrire un événement, un objet ou une place qu’il connait. Le fait d’avoir les yeux cachés aide le processus d’intellectualisation, on se concentre mieux sur les images intériorisées.

Nous lisons dans le lexique :
Toucher n.m 1. Celui des cinq sens à l’aide duquel on reconnaît, par le contact direct de certains organes, la forme et l’état extérieurs des corps. Il englobe cinq sensations : contact, pression, chaleur, froid et douleur, [...]2. Impression produite par un corps que l’on touche. Le petit Larousse

Nous pouvons poser aux élèves la question suivante : De quels organes s’agit-il. ? Ensemble, nous découvrons la main la jambe, le pied, le menton, etc.

11. Ecrire un poème

Pour écrire un poème, il faut que les élèves s’entraident : d’abord, construire une banque de mots que les élèves peuvent utiliser et préparer un exemple que les élèves peuvent consulter. Écrire sur le tableau un mot thème et laisser les élèves choisir les mots qui peuvent être reliés par le sens à ce mot. Dans le poème de Baudelaire cité ci-haut, chaque strophe est construite autour d’un mot central : jeunesse, automne, rêve, douleur.
La deuxième étape consiste à découvrir des mots qui peuvent être reliés au mot thème par le son.

Le poème peut ensuite être présenté comme un calligramme. Les élèves utilisent WordArt.
Nous prenons comme exemple un extrait de : Calligrammes d’Appolinaire

Nous avons visualisé de cette manière le terme vagues, nous pouvons faire la même chose avec l’exemple emprunté à Camus en ce qui concerne les arbres qui ressemblent dans leur mouvement à des vagues. _ "Elle imaginait, derrière les murs, une mer de palmiers droits et flexibles, moutonnants dans la tempête. Rien ne ressemblait à ce qu’elle attendait, mais ces vagues invisibles rafraîchissaient ses yeux fatigués."

12. Ecrire un texte collectif

L’objectif général de cet exercice est d’exprimer les sentiments en faisant des descriptions. L’objectif spécifique est d’utiliser des figures étudiées en expression orale et écrite.
Les élèves doivent d’abord choisir le thème et le genre littéraire ; si on prend l’aventure comme genre, les élèves décideront des personnages, des péripéties et des différentes étapes, ensuite ils s’organisent en groupes et dans chaque groupe, on écrit le texte tout en l’enrichissant avec les figures choisies. La dernière étape sera celle de l’enrichissement par expansion à l’aide de prédications secondes.

13. Collage

En groupe, les élèves découpent des photos dans des journaux et des revues, ils les classent suivant les catégories : hommes, animaux, meubles, affaires scolaires, article d’été, d’hivers, etc. Ensuite, construire des comparaisons à partir des photos qu’on a entre les mains, les coller.
L’accent ne sera pas mis en un premier temps sur le sens, comme dans l’exercice de la comparaison sans sens. Le but est de créer un automatisme.
Les élèves échangent leurs collages et écoutent les interprétations des uns et des autres.

14. Travail de Lexique

Nous proposons un exercice très simple, mais assez enrichissant : la recherche des emplois figuratifs des noms des animaux, et ceci à partir de la recherche dans un lexique. Ensuite, construire des comparaisons et des métaphores à partir des emplois rencontrés. Le même travail pourrait être fait avec les plantes et les insectes.

L’enseignant peut répartir le travail de manière à ce que chaque groupe d’élèves se concentre sur une lettre ou deux. En ce qui concerne les animaux on peut obtenir les figures ou comparants suivants à partir des noms commençants par a ou b
- De couleur violette comme une aubergine.
- Un estomac d’autruche (qui digère tout ) ou politique de l’autruche ( refus de prendre un danger, une menace...)
- Il rit comme une baleine (en ouvrant grand la bouche.)
- Un coup de bélier. – pour un choc violent-
- Une bécasse. – pour une fille, saute-
- Un bœuf. – pour une personne très forte ou de grande capacité de travail.

15. Etude dans un contexte

Lorsqu’on rencontre une figure, on la rencontre dans un contexte déterminé et le fait de l’éloigner de ce contexte pourrait parfois rendre la compréhension impossible ou du moins complexe. Nous avons montré dans la partie théorique que pour interpréter une figure, le contexte est là pour dissiper l’ambiguïté et faciliter le passage intellectuel entre le sens premier et l’emploi figuré du comparant. Dans le film documentaire « le mascaret », on emploie plusieurs figures en relation avec la nature : « le fleuve » et les hommes « la tribu du mascaret ». Dans ce film, les sportifs, parce qu’ils se rencontrent périodiquement pour exercer leur passion, et parce qu’ils se déplacent ensemble, sont comparés à une tribu. Par ailleurs, l’accomplissement de cette passion est comparé à l’acte sexuel tant les participants sont pris dans le feu de l’action. Ils éprouvent un plaisir dont ils ne parlent pas tout de suite, au moment de l’accomplissement de l’action, mais après celle-ci. Le soir quand ils se rencontrent au quartier général (le café), ils mangent et boivent ensemble.

Alors chaque fois que l’enseignant doit introduire une comparaison ou une métaphore, nous proposons que ce soit dans le contexte. De cette façon, l’exercice ne sera pas isolé du contexte et le travail sera plus accessible aux élèves, il ressemblera à un travail implicite.

 

 

Abdel - Ileh  G.

 

 

 


 

 


 

 

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